11 novembre 2015 | L’ethnologue Jean-Claude Dupont a été honoré par la Société royale du Canada dont il est membre depuis 1981. À cette occasion, le jubilaire a reçu une épinglette et un certificat faisant foi de son appartenance depuis plus de vingt-cinq ans à l’Académie des arts, lettres et sciences humaines de cette prestigieuse société. Ses collègues de la Société québécoise d’ethnologie (SQE) saluent son parcours exemplaire. En 2010, le Musée Pointe‑à Callière (MPAC) organisait l’exposition Sur le chemin des légendes en collaboration avec Jean-Claude Dupont qui y présentait ses propres toiles. Nous reproduisons ici sa biographie, avec la permission du MPAC.
« Jean-Claude Dupont est né le 27 avril 1934 à Saint-Antonin-de-Kamouraska, comté de Rivière-du-Loup. Quatrième d’une famille de sept enfants, ses parents avaient un petit magasin général. Après des études à Rivière-du-Loup, il termine les niveaux belles-lettres et rhétorique du cours classique à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Il poursuit en Philosophie à l’Université du Sacré-Cœur à Bathurst au Nouveau-Brunswick, puis il complète son cours à l’Université Sainte-Anne de Pointe-de‑l’Église en Nouvelle-Écosse de 1959 à 1960. Il s’inscrit ensuite en Droit à l’Université Laval à Québec, mais décide de poursuivre plutôt en Lettres. Il y rencontre Luc Lacourcière qui devient son maître et le dirige vers des enquêtes de terrain. Jean-Claude Dupont obtient une licence ès lettres de l’Université Laval en 1963 et se marie la même année à Jeanne Pomerleau qui devient sa principale collaboratrice dans ses enquêtes sur le terrain au Québec et dans les provinces maritimes. En tant qu’auxiliaire de recherche au Département de géographie et au Centre d’études nordiques de l’Université Laval, il travaille à la préparation de deux manuscrits, Inventaire toponymique des îles du Saint-Laurent et Les noms de lieu de la Beauce. Il travaille au Centre d’études nordiques avec Jacques Rousseau sur l’ethnographie des côtes de Terre-Neuve et entame ensuite sa carrière de professeur, d’abord à la Memorial University à Saint-Jean de Terre-Neuve de 1964 à 1965 comme professeur de français et de civilisation, puis à l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick de 1965 à 1967. Il y enseigne en littérature canadienne et en ethnographie canadienne-française. Spécialiste de la culture matérielle, Jean-Claude Dupont a inauguré les études dans ce domaine de l’ethnologie. Durant ses trente années d’enseignement, il a dirigé plus de 50 mémoires de maîtrise et 25 thèses de doctorat. Il a publié seul ou en collaboration un nombre impressionnant d’ouvrages sur la culture matérielle des francophones en Amérique du Nord dont Héritage d’Acadie (1972), Histoire populaire d’Acadie (1979) et L’artisan forgeron (1979). De 1976 à 1982, il dirige le Centre d’études sur la langue, les arts et les traditions des francophones en Amérique du Nord (CELAT), fondé l’année précédente par Jean Hamelin. Ses travaux universitaires et son implication dans le domaine du patrimoine lui ont valu plusieurs distinctions, dont le prestigieux prix Gérard-Morisset pour le patrimoine qui lui est décerné en 1998. Il a aussi publié une imposante collection de volumes sur les légendes des quatre coins de l’Amérique française aux Éditions J.-C. Dupont.
Depuis 1984 et parallèlement à ses travaux universitaires, Dupont s’emploie à illustrer des légendes et des coutumes de l’Amérique française inspirées principalement de ses enquêtes sur le terrain. Sa collection de peintures d’expression naïve comporte plus de quatre cents toiles et tableaux qui font l’objet d’expositions. » Mentionnons également que Jean-Claude Dupont est admis à l’Ordre des francophones d’Amérique en 1992. Il est nommé à l’Ordre du Canada en 2005. Il reçoit un doctorat d’honneur ès lettres de l’Université de Moncton en 2004 ainsi qu’un doctorat honorifique en études acadiennes de l’Université Sainte-Anne en 2012.