Ciné-rencontres

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Depuis 2003, la Société québé­coise d’eth­nolo­gie a présen­té plus de 85 doc­u­men­taires eth­nologiques dans le cadre de son pro­gramme des ciné-ren­con­tres. Celles-ci sont l’oc­ca­sion d’échanges entre le pub­lic, le réal­isa­teur ou un expert du sujet ain­si que l’an­i­ma­teur.

 

Programmation des ciné-rencontres

Lieu : Ciné­ma Carti­er (Québec)

Tar­ifs réguliers : adultes (12,00$), aînés (9,50$), étu­di­ants et mem­bres (5$). Carte cadeau et ciné-cartes accep­tées.

Début des représen­ta­tions: 19h. 

 

22 janvier 2020 — Amoureuses

  • Réal­i­sa­tion : Louise Sigouin et Marc-André Barsa­lou
  • Année de pro­duc­tion : 2019
  • Durée : 1h 15
  • Pro­duc­tion : K‑Films Amérique

Des sœurs cloîtrées — les Moni­ales domini­caines de Berthierville — acceptent d’être filmées durant toute une année dans plusieurs aspects de leur vie. Il s’agit de la seule com­mu­nauté fran­coph­o­ne de moni­ales domini­caines en Amérique du Nord. Elles se livrent dans ce doc­u­men­taire où s’entremêlent des témoignages et des archives excep­tion­nelles. Elles ont vécu dans leur monastère de Berthierville de 1934 à 2012. C’est un voy­age spir­ituel au cœur de l’intimité du monastère qu’elles nous font partager.

Depuis leur départ le bâti­ment est men­acé de démo­li­tion. Pour le pro­téger, la min­istre de la Cul­ture et des Com­mu­ni­ca­tions a émis le 29 avril 2019 un avis d’intention de classe­ment.

Pour plus d’in­for­ma­tions sur les réal­isa­teurs, cliquez ici.

Invitée : Louise Sigouin

Ani­ma­tion : Jean Simard

 

26 février 2020 — Créateurs de liens

  • Réal­isatri­ces : Francine Sail­lant et Fan­ny Hénon-Lévy
  • Date de sor­tie : 2019
  • Durée : 55 min­utes
  • Pro­duc­tion et dis­tri­b­u­tion : Le Quai

Créa­teurs de liens est une série de qua­tre vidéos présen­tant le par­cours de cinq artistes de divers­es orig­ines instal­lés dans la ville de Québec : Gior­gia Volpe (arts visuels), Geneviève Duong (danse), Emmanuel Del­ly (musique) et Chanh Truong et Sen­rine (pein­ture, sculp­ture). Œuvrant dans leurs dis­ci­plines respec­tives, ces artistes se sont impliqués dans leur domaine tout comme au sein de caus­es sociales révélant des aspects peu habituels de l’intégration par la ren­con­tre des dif­férences…

Chanh et Sen­rin : La beauté de la dif­férence 

Emmanuel Del­ly : Afro-vibes

Gio­gia Volpe : La grande man­u­fac­ture 

Geneviève Duong : Cœur en chœur

Pour plus d’in­for­ma­tions sur les réal­isatri­ces, cliquez ici.

Invitée : Kasia Bas­ta, pro­duc­trice et fon­da­trice de l’or­gan­isme Le Quai
Ani­ma­tion : Lise Cyr

ANNULÉ    25 mars 2020 — Chasseurs de phoques

  • Réal­isa­teur : Nico­las Lévesque
  • Durée : 70 min­utes
  • Date de sor­tie : 2017
  • Pro­duc­tion : MC2 Com­mu­ni­ca­tion Média

En pleine sai­son de la chas­se aux pho­ques, le doc­u­men­tariste Nico­las Lévesque a suivi un groupe de jeunes Madelinots qui repren­nent le flam­beau de la chas­se, un savoir ances­tral encore bien adap­té à la réal­ité des Îles-de-la-Madeleine. Il nous par­le de sa quête d’images dans ce coin de pays du Québec mar­itime qui le fascine.

Syn­op­sis

Aux Îles-de-la-Madeleine, on chas­se le phoque depuis tou­jours. Pen­dant toute une sai­son de chas­se, qua­tre jeunes définis­sent leur rela­tion au phoque, au ter­ri­toire et aux enjeux que leur impose la vie insu­laire. Faisant fi des cam­pagnes anti-chas­se des groupes ani­mal­istes, ils sont con­fron­tés à la présence imprévis­i­ble des pho­ques, aux risques financiers et à la dic­tature météorologique. Chas­seurs de pho­ques va à la ren­con­tre d’une généra­tion de jeunes Madelinots qui repren­nent le flam­beau, afin de retrou­ver leur fierté et se réap­pro­prier leur droit de chas­s­er.

Site web du film : https://chasseursdephoques.ca

Pour en savoir plus sur le réal­isa­teur, cliquez ici.

Ani­ma­tion : Philippe Dubois

Invité : Nico­las Lévesque, réal­isa­teur

 

ANNULÉ     22 avril 2020 — Le dernier des coureurs de bois

Paul Provencher, ingénieur foresti­er pour la com­pag­nie North Shore dans les années 1930, évoque mille sou­venirs en com­pag­nie de ses proches : explo­ration de la forêt sur la Côte-Nord, con­tacts avec les Mon­tag­nais, amour de la nature. Des extraits de films, des pho­tos et des aquarelles de l’auteur illus­trent ses pro­pos.

Pour en savoir plus sur le réal­isa­teur, cliquez ici.

Invité : Michel Lessard

Ani­ma­tion : René Bouchard


Le programme des Ciné-rencontres de la Société québécoise d’ethnologie

En 2003, la Société québé­coise d’ethnologie pour­suit son objec­tif de sen­si­bilis­er les citoyens au pat­ri­moine eth­nologique lorsqu’elle met sur pied un pro­gramme de ciné-ren­con­tres des­tiné à ses mem­bres et au grand pub­lic. La for­mule reprend celle du ciné-club cou­ru par la jeunesse étu­di­ante des col­lèges clas­siques dans les années 1950 et 1960 : un ani­ma­teur s’associe à un invité – un réal­isa­teur ou un expert du sujet – et engage la dis­cus­sion avec l’assistance autour de ques­tions sus­citées par le vision­nement des films.

De jan­vi­er 2003 à mai 2016, la Société a présen­té plus de 75 films dans les amphithéâtres du Musée de la civil­i­sa­tion de Québec. Ces films ont été tournés au Québec de 1902 à 2016 inclu­sive­ment et touchent toutes les péri­odes qui ont vu naître et grandir les prin­ci­paux mou­ve­ments du ciné­ma doc­u­men­taire d’ici. Ils trait­ent plus spé­ciale­ment de pat­ri­moine eth­nologique, et plus encore de pat­ri­moine immatériel. Le film a cette capac­ité for­mi­da­ble de réu­nir le geste et la parole des por­teurs de tra­di­tions, de les retenir ensuite, puis de les redé­ploy­er pour les trans­met­tre aux généra­tions qui suiv­ent. La final­ité du pro­gramme est de nous instru­ire sur les orig­ines de nos com­porte­ments indi­vidu­els et col­lec­tifs en même temps que sur les rup­tures qui se sont faites au long du temps.

Bref historique du documentaire ethnologique

Le 27 juin 1896, au café-con­cert Palace, boule­vard Saint-Lau­rent, six mois après Paris, mais deux jours avant New York, Mon­tréal pro­jette les pre­miers films au Cana­da[1]. Les Français Louis Minier et Louis Pupi­er y présen­tent le Ciné­matographe des frères Lumière qui pro­pose un pro­gramme de courts sujets anec­do­tiques mon­trant L’Arrivée d’un train à Lyon-Per­rache, Une charge de cuirassiers, Une charge de cav­a­lerie, Une par­tie d’écarté entre M. Lumière et ses amis, La Mim­ique de deux prêtres, la Démo­li­tion d’un mur, Un exer­ci­ce de voltige. Des présen­ta­tions du même pro­gramme ont ensuite lieu à tra­vers le Québec.

Les pre­mières images ciné­matographiques mon­trant le Québec ne tar­dent pas à appa­raître. À l’été 1898, l’opérateur chez Lumière, Gabriel Veyre, tourne Danse indi­enne, « le seul film tourné en sol québé­cois au XIXe siè­cle qui ait tra­ver­sé le temps ». C’est aus­si le pre­mier film ethno­graphique et il porte sur la com­mu­nauté amérin­di­enne de Kah­nawake, un sujet jugé exo­tique à l’époque. Le doc­u­men­taire à car­ac­tère eth­nologique est donc aux orig­ines du ciné­ma québé­cois et ce sont des étrangers qui sont les auteurs et les pro­duc­teurs de notre pre­mier ciné­ma : des Français et surtout des Améri­cains regroupés dans les firmes Lumière et Edi­son. Des Québé­cois pren­dront ensuite la relève, mais ils ne fer­ont pas encore de doc­u­men­taires. Le plus con­nu est sans con­tred­it Léo-Ernest Ouimet qui pro­duit en 1906 des actu­al­ités pour son Ouime­to­scope. Cette pre­mière salle de ciné­ma au Cana­da se trou­ve sur la rue Sainte-Cather­ine à Mon­tréal. À tra­vers des actu­al­ités, notam­ment un dis­cours de Wil­frid Lau­ri­er à Laprairie, des cours­es d’automobiles au parc Delorim­i­er à Mon­tréal ou l’incendie de Trois-Riv­ières, il y a Mes espérances, un film de Ouimet sur ses enfants, tourné en 1908.

Le programme des ciné-rencontres

Le pro­gramme des ciné-ren­con­tres rend ain­si compte de l’ancienneté du regard eth­nologique de la caméra sur le Québec, mais aus­si de la diver­sité des points de vue qu’elle a dévelop­pés au long des cent ans d’histoire du Sep­tième art. Ces regards se rassem­blent en qua­tre mou­ve­ments qui découpent le dernier siè­cle en autant de péri­odes. Tout d’abord celui des pio­nniers qui sont des étrangers. Ses pro­tag­o­nistes occu­pent presque seuls le champ jusqu’en 1925, quand les Québé­cois, devenus majori­taire­ment des urbains, déci­dent de scruter un passé qui sem­ble désor­mais leur échap­per. Ce nou­veau mou­ve­ment est ani­mé par des prêtres-cinéastes qui veu­lent faire du doc­u­men­taire un moyen de pro­pa­gande religieuse et nationale. Il s’échelonne en gros de 1925 à 1955. Puis, vient l’époque du ciné­ma direct qui fleu­rit au sein de la sec­tion française de l’Office nation­al du film du Cana­da quand l’organisme démé­nage ses pénates d’Ottawa à Mon­tréal en 1956. Cette vague expéri­men­tale con­naît son apogée à la fin des années 1960, mais son influ­ence porte jusqu’au milieu des années 1980. Dans la dernière péri­ode, à par­tir de 1975, le doc­u­men­taire eth­nologique se can­tonne de plus en plus dans ce qui fait sa spé­ci­ficité, c’est-à-dire le cul­turel et le pat­ri­moine.

Au-delà du film his­torique, les ciné-ren­con­tres présen­tent par­fois des films con­tem­po­rains. Ain­si, lors de notre dernière ciné-ren­con­tre de la sai­son 2016, nous avons présen­té le pre­mier court métrage de la jeune eth­no­logue Élise Bégin, for­mée au Lab­o­ra­toire d’enquêtes eth­nologiques et mul­ti­mé­dias de l’Université Laval. Ce court métrage rassem­ble des entre­vues de can­otiers faites en 2015 par de jeunes eth­no­logues dans les régions de Port­neuf, de l’Isle-aux-Grues, de l’Île-aux-Coudres et des Îles-de-la-Madeleine.

En somme, le pro­gramme de ciné-ren­con­tres invite le pub­lic à don­ner tout autant qu’il reçoit, où des invités, sou­vent des « acteurs » directs ou indi­rects des faits et des événe­ments rap­portés, vien­nent partager leur expéri­ence et appro­fondir le sens des images et des paroles trans­mis­es par la caméra, où, en somme, spec­ta­teurs et ani­ma­teurs pren­nent appui sur le film doc­u­men­taire pour se trans­met­tre mutuelle­ment le pat­ri­moine immatériel.

Pierre Perreault

Pierre Per­rault par­tic­i­pant aux manœu­vres de la pêche au mar­souin à l’Île-aux-Coudres pen­dant le tour­nage du film Pour la suite du monde en 1963. « Comme Fla­her­ty, il filme de l’intérieur une sit­u­a­tion qu’il a lui-même provo­quée », écrivent avec à‑propos Michel Coulombe et Mar­cel Jean dans Le Dic­tio­n­naire du ciné­ma québé­cois , Mon­tréal, Boréal, 1988, p. 379. Pho­to Kéro. Gra­cieuseté de Monique Miville-Deschênes

[1] La par­tie his­torique sur les films eth­nologiques provient de : Jean SIMARD, « Un siè­cle de films eth­nologiques et de trans­mis­sion du pat­ri­moine immatériel, Rabas­ka, vol­ume 5, 2007, p. 71–85.


Pour accéder à la pro­gram­ma­tion 2019 des ciné-ren­con­tres, cliquez ici.

Nous tenons à remerci­er Mme Cather­ine Dori­on, députée de Québec sol­idaire du comté de Taschere­au ain­si que la Caisse Des­jardins du Plateau Mont­calm pour leur appui à notre pro­gramme de ciné-ren­con­tres.