Confection des beignes de Noël

Partager:

20 décem­bre 2016 | À la décou­verte des tra­di­tions

Madeleine Bouchard Confection des beignes de Noël

Depuis 35 ans, Madeleine Bouchard con­fec­tionne avec sa mère des beignes de Noël chaque année. Véri­ta­ble tra­di­tion famil­iale, la mère et la fille se réu­nis­sent en décem­bre, durant l’Avent, en vue des fes­tiv­ités de Noël. Elles comptent pro­duire entre 350 et 400 beignes qui seront con­som­més par la famille et les invités durant le temps des fêtes ain­si qu’au mois de jan­vi­er. La tra­di­tion se trans­met de mère en fille depuis au moins trois généra­tions. Les instru­ments util­isés se trans­met­tent égale­ment d’une généra­tion à l’autre.

L’activité com­mence à l’automne lorsque Madeleine accu­mule tous les sacs à pain devant con­tenir les beignes. Elle s’assure ensuite d’avoir en main tous les ingré­di­ents pour la con­fec­tion des beignes : œufs, sucre, lait, crème (à l’oc­ca­sion), beurre, farine, poudre à pâte et sel.

50_madeleine-bouchard-1
Madeleine Bouchard. Pho­to : Math­ieu Trem­blay et Pas­cal Huot

Écouter les expli­ca­tions de Madeleine

La pre­mière étape con­siste à mélanger les œufs et le sucre afin d’obtenir un liq­uide jaune de tex­ture siru­peuse. Elle ajoute ensuite le lait (et la crème à l’oc­ca­sion) ain­si que le beurre fon­du préal­able­ment. Une fois les ingré­di­ents bien mélangés, elle épais­sit la pré­pa­ra­tion avec de la farine. Madeleine et sa mère ne con­nais­sent pas les quan­tités exactes, car elles cuisi­nent à l’œil.

Elle installe ensuite une nappe sur laque­lle elle dépose directe­ment la pâte et la farine pour tra­vailler avec les mains, pétrir un peu la pâte. Elle étend la pâte au rouleau et coupe les beignes avec le coupe-beigne qui doit être net­toyé à plusieurs repris­es. Pour faciliter la coupe, Madeleine l’en­duit de farine.

La cuis­son des beignes se fait dans une mar­mite con­tenant de la graisse de mar­que Ten­der­flake. Un max­i­mum de 8 beignes à la fois peut cuire dans sa mar­mite. La cuis­son est rapi­de (env­i­ron 2 min­utes) et les beignes sont retournés de façon à cuire des deux côtés jusqu’à l’ob­ten­tion d’une belle couleur dorée. Une fois refroidis, elle dépose 40 beignes par sac à pain. Le record de Madeleine a été de 700 beignes une année. Tous les beignes sont des­tinés à une con­som­ma­tion famil­iale. Ils peu­vent être mangés nature ou encore avec du sucre en poudre, selon les préférences.

La con­fec­tion des beignes de Noël est une activ­ité qui se pra­tique debout et qui peut s’éch­e­lon­ner de 8 h  le matin à 14 h 30 l’après-midi, vais­selle com­prise. Toute­fois, la con­fec­tion des beignes n’est pas une corvée, mais bien un moment priv­ilégié passé entre mère et fille, une véri­ta­ble tra­di­tion famil­iale. La recette en est au moins à sa troisième généra­tion. Madeleine ignore de qui sa grand-mère a appris la recette. La grand-mère de Madeleine l’a enseignée à toutes ses filles. Ain­si, la mère de Madeleine et toutes ses tantes la con­nais­sent et la font. De tous les petits-enfants, Madeleine est la seule qui fait la recette. Au début, la con­fec­tion des beignes se fai­sait chez sa grand-mère sur le poêle à bois. Madeleine en a prof­ité pour copi­er la recette de sa mère dans son livre de cui­sine per­son­nel, même si les quan­tités n’y fig­urent pas.

50_madeleine-bouchard-2
Livre de recettes de Madeleine. Pho­to : Math­ieu Trem­blay et Pas­cal Huot

Voir l’en­tre­vue accordée par Madeleine

La recette de beigne de Noël est la recette orig­i­nale de sa grand-mère. La seule adap­ta­tion réside dans l’a­jout de crème à café ou de crème 35% dans la con­fec­tion de la pâte. L’a­jout de crème voulait pal­li­er le manque de lait lors d’une pré­pa­ra­tion annuelle. Le résul­tat a été appré­cié par Madeleine et sa mère. Cet ajout n’en­lève rien à la recette authen­tique et ne fait que la boni­fi­er. Madeleine et sa mère choi­sis­sent, selon l’in­spi­ra­tion du moment, d’a­jouter de la crème ou de faire la recette telle quelle. Dans les deux cas, c’est une réus­site cer­taine et les beignes sont une gâterie incon­tourn­able du temps des fêtes.  

 

Bil­let orig­i­nal pub­lié par l’Inventaire des ressources eth­nologiques du pat­ri­moine immatériel (IREPI) : Madeleine Bouchard/Confection des beignes de Noël. L’article orig­i­nal a été mod­i­fié pour respecter le pro­to­cole de la page Bil­lets de l’ethnologie de la SQE. Avec la per­mis­sion de la Chaire de recherche du Cana­da en pat­ri­moine eth­nologique que nous remer­cions sincère­ment.    

Image à la Une : La cui­sine cana­di­enne-française, Images Vox Pop (3 mai 2016); radio-canada.ca

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.