Et ça tourne depuis hier au Cinéma Cartier! Devant un auditoire d’une quarantaine de personnes ayant bravé la mauvaise température, notre collègue Jean Simard lançait brillamment la saison 2019 de notre programme des Ciné-rencontres de la SQE. Au menu de la soirée, la présentation du film d’Annabel Loyola, La folle entreprise. Sur les pas de Jeanne Mance, une oeuvre touchante et belle qui a captivé tout l’auditoire.
Après la projection du film, comme c’est la coutume lors de nos séances cinématographiques, Jean Simard a cassé d’entrée de jeu la glace (c’est de saison!) en demandant à Annabel Loyola d’expliquer les motivations profondes qui l’ont poussée à produire, scénariser, réaliser et diffuser elle-même ce film qu’elle a porté à bout de bras.
Selon ses mots, c’est lors d’une conférence de Jacques Lacourcière, à Montréal, en avril 2006, qu’elle a été touchée, nous a‑t-elle confié, par son portrait de Jeanne Mance, véritable fondatrice de Montréal, au même titre que Maisonneuve. « Le but de mon film, nous a‑t-elle raconté, a été de brosser un portrait le plus juste possible d’une femme à la forte personnalité, hors du commun, ni veuve, ni mariée, ni religieuse, ni infirmière, ni enseignante, qui décide de tout quitter au XVIIe siècle pour fonder une ville en Amérique! J’ai fait disparaître la robe de bronze de sa statue pour dévoiler la femme qu’elle a été. Et en même temps, en retournant aux sources de son parcours, j’ai revisité mes propres origines puisque nous sommes toutes les deux natives de Langres en France. Et j’ai constaté que, si ma quête débutait à Montréal, son avenir à elle et mon présent à moi, que malgré les quatre cents ans qui nous séparaient, l’appel au dépassement de soi nous unissait. »
En des mots simples mais saisissants de vérité, la réalisatrice a su impressionner les esprits par ses propos sur le sens de la folle entreprise de Jeanne Mance en terre d’Amérique, toute imprégnée de la vision d’une nouvelle société humaniste, fondée sur le sens de la justice, où le seul partage qui vaille est celui des inégalités et de l’entraide.
Qui n’a pas rêvé dans sa jeunesse d’un monde meilleur? Le témoignage de Jeanne Mance, tel que raconté dans le très beau film d’Annabel Loyola, est venu toucher l’enfant en chacun de nous, et raviver le beau rêve d’une société plus juste. Chapeau bas à la réalisatrice d’avoir su insuffler dans nos esprits la grâce éternelle de Jeanne .
René Bouchard
À la une : Image du film La folle entreprise. Sur les pas de Jeanne Mance.
Nous tenons à remercier Mme Catherine Dorion, députée de Québec solidaire du comté de Taschereau ainsi que la Caisse Desjardins du Plateau Montcalm pour leur appui à notre programme de ciné-rencontres.
Un commentaire
Bravo pour ce beau texte, qui me fait maudire le mauvais temps et les chemins mauvais qui m’ont empêché de me joindre à vous.
Peut-on se procurer ce film en DVD?
Merci.