Un Américain à Saint-Denis

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Ce con­den­sé est tiré de l’article de René Gagnon pub­lié ini­tiale­ment dans la revue Rabas­ka, volume 16, 2018, p. 77–97

Le pas­sage de l’an­thro­po­logue améri­cain Horace Min­er à Saint-Denis-De La Bouteil­lerie, un vil­lage rur­al du Bas-Saint-Lau­rent en 1936–1937, a lais­sé des traces pro­fondes dans cette com­mu­nauté. Des traces qui ont éveil­lé un sen­ti­ment d’at­tache­ment aux orig­ines, à l’his­toire et aux liens de par­en­té qui sont présents au cœur de l’i­den­tité cana­di­enne-française. Cet anthro­po­logue est devenu un per­son­nage qua­si légendaire mon­trant sa pas­sion et sa voca­tion pour le méti­er. Horace Min­er s’est intéressé à l’é­tude des mod­èles et des cou­tumes de ce peu­ple agraire qui avait con­servé sa façon de faire et qui dis­po­sait d’une cer­taine autonomie face à la mod­erni­sa­tion. L’observation des mœurs et cou­tumes faite sans préjugés est appré­ciée tout au long de son tra­vail de ter­rain déli­cat et métic­uleux.

Agnes Mur­phy-Min­er devant la mai­son que le cou­ple habi­ta à Saint-Denis. Pho­to : album de famille de René Gagnon

La tolérance et la patience sont des qual­ités qui ressor­tent et qui se retrou­vent dans sa coex­is­tence avec les habi­tants de cette région. La qual­ité de la mono­gra­phie de Min­er vise à décrire la société rurale tra­di­tion­nelle du Québec d’une façon authen­tique. L’auteur démon­tre une sagac­ité dans la sélec­tion des exem­ples par­mi les indi­vidus qu’il fréquen­tait. Des familles furent observées et analysées dans le but de com­pren­dre la nature des mécan­ismes psy­chologiques et soci­aux qui ren­dent l’in­di­vidu fonc­tion­nel dans des groupes plus larges tels que les familles, les paroiss­es et autres groupes soci­aux. Grâce à sa bonne approche, il a pu se faire de nom­breux alliés et com­plices dans ce vil­lage. En dévelop­pant de bonnes rela­tions avec les familles et leurs mem­bres, Min­er a réus­si à mar­quer pro­fondé­ment les gens tout en s’im­misçant dans leur vie et en scru­tant chaque détail de leurs actions. Min­er en bon con­nais­seur du méti­er a su effectuer un tra­vail de ter­rain excep­tion­nel en vue d’échantillonner, de décel­er une ten­dance, une norme ou de com­par­er.

Horace Min­er habil­lé en habi­tant avec culottes d’étoffe, bottes sauvages, raque­ttes et cein­ture fléchée. Pho­to : album de famille de René Gagnon

Horace Min­er était un véri­ta­ble prati­cien de l’an­thro­polo­gie par­tic­i­pa­tive qui ne cher­chait pas à s’in­té­gr­er, mais à s’im­merg­er dans la cul­ture pour la com­pren­dre et la décrire. Horace Min­er reflète donc par­faite­ment le pas­sage d’un anthro­po­logue ou d’un eth­no­logue au sein d’une com­mu­nauté exposant ain­si le quo­ti­di­en et toute sa com­plex­ité comme objet de réflex­ion.

On peut se pro­cur­er un exem­plaire de la revue Rabas­ka ici.

Crédits
Rédac­tion : Liz Pamela Fajar­do
Révi­sion : Louise Décarie
Mise en page : Marie-Ève Lord

 

Image à  la une : Horace Min­er en habi­tant. Pho­to : album de famille de René Gagnon

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