31 janvier 2018 |
Compte rendu de la ciné-rencontre : L’île Verte racontée
C’est plus d’une centaine de personnes qui se sont présentées au cinéma Cartier pour assister à la première ciné-rencontre de 2018 de la Société québécoise d’ethnologie (SQE) le 24 janvier dernier. Rançon de la gloire me direz-vous ! Effectivement, nous avons dû refouler environ 50 personnes intéressées à voir le film de Robert Desrosiers L’île Verte racontée. La salle prévue au cinéma ne pouvait contenir que 60 places. Nous avons ajouté quelques chaises mais peine perdue, la capacité de la salle ne pouvait en recevoir plus. Il faut dire que Normand Provencher, journaliste du journal Le Soleil, avait écrit un article fort élogieux, qu’on peut lire ici, présentant les films de Robert Desrosiers deux jours avant notre ciné-rencontre. Il est fort probable que nous représenterons L’île Verte racontée au cours des prochains mois.
L’île Verte racontée est en fait un collage de quelques films faisant partie d’un coffret regroupant des thèmes originaux aussi variés que le pont de glace, la pêche à fascines, la mousse de mer, le Bout d’en Haut et le Bout d’en Bas, les familles, l’agriculture, la nourriture, la fête de Noël, les loisirs, la politique, la poste, la religion, les écoles, la vie d’autrefois. Pour le programme du 24 janvier, le réalisateur Robert Desrosiers a constitué un montage spécial présentant quatre thématiques : Les familles de l’île, Se nourrir à l’île, Les bateaux et finalement Les Loisirs. Ces documents sont en fait une mosaïque de témoignages de Verdoyants d’origine qui nous livrent l’authenticité du vécu traditionnel. Par le biais de souvenirs de famille, d’archives, de photographies et de films, les films de Robert Desrosiers constituent une fresque relatant plus de cent ans de vie insulaire.
Robert Desrosiers est un réalisateur à la retraite de Télé-Québec. Il fréquente l’île Verte depuis 45 ans et y possède une maison depuis 40 ans. Au cours de toutes ces années, il a tissé des liens d’amitié et de confiance auprès de la population qui s’est confiée à lui dans des témoignages exclusifs. Il s’est associé à André Lévesque qui est né à l’île Verte et ce dernier l’a assisté dans les recherches ethnologiques et les entrevues afin de faire ressortir les particularités de ses concitoyens Verdoyants.
L’échange avec le réalisateur après la projection a été fort émouvant et éloquent. Soulignons que de nombreuses personnes qui avaient participé aux tournages sont décédées lors du gros feu qui a détruit une résidence de personnes âgées à l’Isle-Verte le 23 janvier 2014. Les films de Robert Desrosiers deviennent presque un mémorial rendant hommage à ces Verdoyants qui ont façonné l’histoire du petit patelin de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, nom de la paroisse située sur la petite île Verte pour la différencier de l’autre paroisse Saint-Jean-Baptiste de l’Isle-Verte sise sur le continent.
Les films de Robert Desrosiers marquent également la fin d’une époque. Il reste très peu de ces Verdoyants qui nous ont transmis les gestes et les traditions de cette île séculaire, presque légendaire. Plusieurs familles ont vendu leurs propriétés sur l’île. La trame des nouveaux citoyens conserve des souvenirs mais insuffle également un vent de modernité. Le coffret de L’île Verte racontée devient un maillon indispensable reliant le passé et l’avenir de l’île Verte.
Pour celles et ceux qui n’ont pas pu y assister, surveillez les annonces sur le site Web de la SQE et sur celui du cinéma Cartier pour connaître la date de la nouvelle représentation de L’île Verte racontée.
Nous remercions Yvan Fontaine, propriétaire du cinéma Cartier et son fils Samuel, spécialisé en marketing, pour leur grande collaboration et leur intérêt dans notre programmation qui est présentée sur le site Web du cinéma.
Soyez au rendez-vous pour les trois autres ciné-rencontres de la saison: le 21 février, le 21 mars et le 25 avril.
Lise Cyr, comité des ciné-rencontres de la SQE
2 commentaires
Merci pour ce commentaire élogieux. Nous avons en effet beaucoup d’espoir dans ce programme. Lise Cyr fait un travail formidable avec son équipe qui organise le tout avec Samuel et Yvan Fontaine du Cinéma Cartier.
Devoir retourner des gens à la maison et organiser une deuxième séance – un beau casse-tête qui n’est pas sans rappeler la première soirée de folklore organisée par la section montréalaise de la Société de folklore américaine en 1919.
Quand j’ai lu l’article dans Le Soleil, j’étais excitée, car pour moi le succès de cette première rencontre était assuré et j’avais hâte de lire le compte rendu qui allait me confirmer le tout.
Bravo aux organisateurs pour ce beau travail, et longue vie aux ciné-rencontres – un événement à instaurer à Montréal 🙂
Diane Joly