Ce condensé est tiré de l’article de Françoise Lempereur publié initialement dans la revue Rabaska, volume 18, 2020, p. 115–128.
Les intrigues carnavalesques ont persisté dans certains endroits qui ont maintenu une population homogène dans l’Europe et l’Amérique francophones. Les intrigues lient l’humour en révélant les fondements de la vie sociale au sein de la communauté par la dénonciation, l’embarrassement et même la flatterie. Ces intrigues évoquent non seulement une dimension historique, mais aussi les événements du calendrier traditionnel des communautés.
Des habitants de ces localités se masquent et traversent les rues accompagnées par un groupe ou de manière solitaire et entrent dans les maisons des gens et se rendent aux lieux de rassemblement où ils évoquent des événements cocasses ou fâcheux qui ont marqué l’année ou simplement des événements personnels liés à leurs hôtes. On essaie de les reconnaître en observant leur tenue vestimentaire, leurs chaussures, leurs mains et tous les autres détails qui peuvent permettre leur identification. On leur pose en même temps un certain nombre de questions afin de découvrir l’identité de ceux qui sont masqués. Des boissons sont également proposées à ces visiteurs spéciaux afin que leurs visages soient identifiés. L’humour et l’insolence sont les protagonistes de cette visite très particulière et une fois reconnus, les visiteurs enlèvent leurs masques et décident simplement de continuer leur chemin et de chercher d’autres objectifs. Il est à noter que les variantes changent selon la région et l’époque puisqu’il est courant d’observer qu’un groupe de personnes se déplace simplement avec des musiciens ou avec un tambour leur permettant ainsi de danser avec leurs hôtes, d’autres ne font qu’intégrer les demoiselles et certains réalisent plutôt ces intrigues dans un lieu public. La façon de s’habiller pour mener à bien ces intrigues n’est pas codifiée et varie également en fonction du lieu et de l’époque. Il est très courant de nos jours de voir que l’imagination est le moteur de la créativité vestimentaire et cela se réfère au présent. Les costumes sont plus sophistiqués, comme à l’Isle-aux-Grues (Québec) où, à la Mi-Carême, de grands préparatifs sont faits. En effet, les couturières confectionnent des costumes luxueux avec des plumes, des pierres et d’autres matériaux.
On peut se procurer un exemplaire de la revue Rabaska par la boutique en ligne.
Crédits
Rédaction : Liz Pamela Fajardo
Révision : Louise Décarie
Mise en page : Marie-Ève Lord
Illustrations : tel qu’indiqué au bas des vignettes
Image à la une : L’intrigue à Fosses-la-Ville, le Mardi gras 2019. Photo : Guy Focant, Vedrin