Ce condensé est tiré de l’article de Rachel Doherty publié initialement dans la revue Rabaska, volume 17, 2019, p. 69–84.
Le loup-garou est un emblème de l’unicité de la culture francophone en Louisiane depuis la fin du XXe siècle. Il est la figure d’un mouvement littéraire francophone qui manifeste ainsi une différence culturelle avec l’anglophonie hégémonique de la région.
C’est dans ce contexte que la culture créole francophone de la Louisiane, constituée de l’apport de diverses cultures, dessine un portrait de la confrontation culturelle de divers peuples. Ceci se reflète dans différents aspects tels que la musique, le folklore, les langues et les identités ethniques, créant ainsi une culture qui s’exprime dans la poésie francophone à travers des personnages comme le loup-garou. En même temps, cette culture créole démontre une identité hybride, une dualité linguistique et un changement de forme.
Les traits qui composent la figure du personnage loup-garou dans l’imaginaire collectif actuel de la Louisiane sont en constante évolution puisqu’elle est objet d’invention artistique et qu’elle est influencée par la tradition orale. Au niveau de la poésie, le loup-garou devient le personnage principal présenté en lycanthrope classique : une personne qui se transforme en loup, une créature effrayante, mais sympathique. Des poètes comme Jean Arceneaux, David Cheramie, Deborah Clifton, Kirby Jambon et Zachary Richard montrent ce personnage tel qu’il procède d’une imitation ou d’une invention symbolique qui s’appuie sur des modèles folkloriques pour donner voix à toutes les interprétations poétiques au sein d’une culture en évolution. En effet, ce loup-garou est un symbole des tensions de marginalité pour des poètes d’héritages variés et constitue une réinterprétation littéraire révélatrice à l’égard de l’usage artistique du français en Louisiane.
En ce qui concerne la littérature ethnographique louisianaise, le loup-garou est décrit comme un homme possédé par le diable, capable de se transformer en animal, typiquement un chien qui déambule pendant la nuit et parfois il est fantomatique. Ou encore il est un loup monstrueux, couvert de poils avec des yeux rouges et des nez pointus. Quant aux plans littéraire et folklorique, la créolité signale un accord à la diversité, une diversité qui montre toute une disparité de traditions qui englobent ce personnage populaire ainsi que sa dissemblance dans l’interprétation de son rôle dans l’imaginaire collectif.
Ainsi, la tradition orale et la poésie demeurent les meilleurs domaines pour explorer les sentiments complexes que le loup-garou sème dans les cœurs de ceux qui le rencontrent.
Crédits
Rédaction : Liz Pamela Fajardo
Révision : Louise Décarie
Mise en page : Marie-Ève Lord
On peut lire l’article original de Rachel Doherty ici.
Image à la une : La nuit du loup-garou, un symbole des tensions de marginalité pour des poètes d’héritages variés. Photo : Luca Bravo, 2017, Unsplash