Barbeau, le photographe-enquêteur

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Ce con­den­sé est tiré de l’article de Pierre Lahoud pub­lié ini­tiale­ment dans la revue Rabas­ka, vol­ume 14, 2016, p.65–78.

Mar­ius Bar­beau est con­nu pour avoir mené plusieurs car­rières à la fois comme anthro­po­logue des cul­tures autochtones de l’Ouest cana­di­en, folk­loriste des con­tes et chan­sons du Québec, coor­don­na­teur d’exposition, porte-parole, muséo­logue, con­ser­va­teur et enfin pho­tographe. Cette dernière exper­tise est moins con­nue, bien qu’il ait réal­isé des pho­togra­phies de ter­rain de grande qual­ité, des images qui se car­ac­térisent par le fait d’être des doc­u­ments esthé­tiques et his­toriques rich­es d’information.

Mar­ius Bar­beau est né le 5 mars 1883 à Sainte-Marie de Beauce. Sa nais­sance survient au moment où des pho­tographes com­men­cent à arriv­er sur le ter­ri­toire québé­cois, promet­tant à ses habi­tants de les immor­talis­er sur papi­er. Durant son enfance et sa jeunesse, Mar­ius Bar­beau a gran­di avec la pho­togra­phie comme un élé­ment quo­ti­di­en de sa vie, une com­posante qui devient une par­tie clé de sa car­rière.  En effet, Bar­beau a vite com­pris que la pho­togra­phie doc­u­mente une époque, un instant, un inci­dent et qu’elle per­met de recueil­lir des témoignages de la vie domes­tique.

Madame Hilaire Demeules et Mlle Vir­ginie Demeules faisant le teil­lage du lin. La Baleine, Québec. Source : Mar­ius Bar­beau, 1935, Musée cana­di­en de l’histoire 66182

La pho­togra­phie de Bar­beau a été forte­ment influ­encée par des pho­tographes tels que Hen­ri Carti­er-Bres­son, Robert Dois­neau et Vivian Maier qui por­taient un intérêt par­ti­c­uli­er au réal­isme poé­tique et à la volon­té de trans­met­tre l’image de l’homme dans son quo­ti­di­en. Mar­ius Bar­beau a par­cou­ru le Cana­da afin d’immortaliser ce qui pour­rait facile­ment dis­paraître, pro­duisant ain­si une col­lec­tion pho­tographique aux qual­ités esthé­tiques et doc­u­men­taires. Il a créé des images qui reflè­tent la curiosité des choses et l’affection pour les gens, tout en situ­ant ses sujets dans un envi­ron­nement qui doc­u­mente bien le temps et l’espace.

Il est à not­er que Mar­ius Bar­beau avait un sens artis­tique qui s’est dévelop­pé tout au long de sa car­rière et de ses années de recherche, sens qui a été influ­encé par son con­tact avec des artistes cana­di­ens qui l’ont sen­si­bil­isé à l’aspect esthé­tique.

Vieille mai­son en pierre aban­don­née sur la ferme de Thomas Blouin ain­si qu’une per­son­ne mon­tée à cheval, Saint-Jean, île d’Orléans, Québec. Source : Mar­ius Bar­beau, 1925, Musée cana­di­en de l’histoire E2006-00416

Pour con­clure, les pho­togra­phies de Mar­ius Bar­beau sont le reflet d’un homme pas­sion­né par son tra­vail qui a lais­sé un héritage fasci­nant et excep­tion­nel. Un pho­tographe, des pho­togra­phies, des sou­venirs de notre pat­ri­moine envi­ron­nemen­tal immor­tal­isés pour tou­jours. Tout au long de sa car­rière, sa per­cep­tion a été d’une grande impor­tance de même que sa patience. En com­bi­nant ces deux élé­ments, Bar­beau a pu cap­tur­er des moments qui com­posent la trame de ses ter­rains.

On peut se pro­cur­er un exem­plaire de la revue Rabas­ka ici.

Crédits
Rédac­tion : Liz Pamela Fajar­do
Révi­sion : Louise Décarie
Mise en page : Marie-Ève Lord

 

Image à la une : Groupe d’hommes jouant aux dames (jeu). Source : Mar­ius Bar­beau, 1935, Musée cana­di­en de l’histoire 80062

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