Clément Pelletier, sucrier et sculpteur

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22 mars 2022 | Comme c’est le temps des sucres, quoi de plus agréable que de vis­iter l’Érablière Bois-Joli de Clé­ment Pel­leti­er à Saint-Jean-Port-Joli.

Fils de cul­ti­va­teur, Clé­ment Pel­leti­er est attiré dans sa jeunesse par toute la vital­ité en sculp­ture sur bois qui ani­me le vil­lage de Saint-Jean-Port-Joli. Quoi de plus naturel pour ce garçon débrouil­lard qui est habitué à aider son père aux travaux de la ferme que de s’inscrire à l’atelier-école de sculp­ture sur bois de Jean-Julien Bour­gault.

Il n’était pas le pre­mier à s’intéresser à la sculp­ture sur bois dans sa famille. Son frère aîné Benoît, qui avait eu un acci­dent sur la ferme, ne pou­vait plus marcher. Le maître-sculp­teur Paul-Émile Caron lui avait alors pro­posé de sculpter pour lui à par­tir de la mai­son de ses par­ents. Clé­ment avait alors pu voir son frère créer des fig­urines de bois qui représen­taient les habi­tants et les tra­di­tions des vil­lages du Québec.

Clé­ment com­mence donc son appren­tis­sage avec Jean-Julien en 1965. Avec ses col­lègues, il observe les travaux du maître et développe son savoir-faire dans ce domaine fort par­ti­c­uli­er qui n’était pas le gagne-pain habituel des Québé­cois. En effet, vivre de la sculp­ture sur bois au Québec au milieu du XXe siè­cle n’était le pro­pre que des habi­tants de ce petit vil­lage de moins de 3,000 habi­tants qui avait acquis une renom­mée inter­na­tionale dans ce domaine. En effet, des jeunes gens de partout au Québec et d’ailleurs y venaient pour appren­dre ce méti­er avec lequel plusieurs d’entre eux allaient gag­n­er leur vie.

L’atelier-école de Jean-Julien n’est pas une école à pro­pre­ment par­ler en 1965. C’est plutôt un ate­lier où on apprend un méti­er avec un maître. En 1967, par con­tre, le gou­verne­ment du Québec décide de rat­tach­er cet ate­lier à un pro­gramme académique offi­ciel de la Com­mis­sion sco­laire régionale Pas­cal-Taché de Mont­mag­ny. C’est donc un hasard qu’au print­emps 1967, dans la tour­mente du change­ment que con­naît cet ate­lier, que Clé­ment obtient un con­gé de l’atelier pour aller faire les sucres à la sucrerie de son père en haut du vil­lage. Le temps des sucres ter­miné, il ne peut retourn­er à l’atelier de sculp­ture car elle vient de fer­mer!

Voilà donc notre Clé­ment à la ferme de son père de qui il acquiert la sucrerie et la développe en un cen­tre d’interprétation unique. C’est ce qu’il nous racon­te briève­ment dans cette vidéo réal­isée par le jeune eth­no­logue Charles Labrèche.

Nous tenons à remerci­er M. Clé­ment Pel­leti­er pour son accueil lors de nos entre­vues de même que les organ­ismes suiv­ants pour leur sou­tien et leur col­lab­o­ra­tion dans la réal­i­sa­tion de ce pro­jet de doc­u­men­ta­tion des sculp­teurs : la munic­i­pal­ité de Saint-Jean-Port-Joli dans le cadre d’une entente de développe­ment cul­turel avec le gou­verne­ment du Québec, le Lab­o­ra­toire d’enquête eth­nologique et mul­ti­mé­dia de l’Université Laval et le Musée de la mémoire vivante.

 

Crédits
Rédac­tion : Jean-François Blanchette
Révi­sion : Louise Décarie
Mise en page : Marie-Ève Lord

 

Image à la une : « L’histoire du sirop d’érable », bas-relief de Clé­ment Pel­leti­er

L’Érablière Bois-Joli est située au 896, route de l’Église à Saint-Jean-Port-Joli au Québec

2 commentaires

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