Publications sur Marius Barbeau

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11 novem­bre 2015 | Les mem­bres de la Société québé­coise d’ethnologie (SQE) sont fiers d’annoncer la paru­tion de nou­velles pub­li­ca­tions en eth­nolo­gie des fran­coph­o­nes d’Amérique : d’abord un ouvrage majeur con­sacré à l’œuvre de Mar­ius Bar­beau, ensuite un rap­port sur le can­ot à glace, une syn­thèse des région­al­ismes artis­tiques et lit­téraires québé­cois, ain­si que deux études sur l’art pop­u­laire.

À cette occasion, Carole Saulnier avait préparé une exposition sur les travaux de recherche des Archives de folklore et d’ethnologie. Photo : Jean-François Blanchette
À cette occa­sion, Car­ole Saulnier avait pré­paré une expo­si­tion sur les travaux de recherche des Archives de folk­lore et d’ethnologie. Pho­to : Jean-François Blanchette

La présen­ta­tion de ces pub­li­ca­tions a eu lieu aux Archives de folk­lore et d’ethnologie de l’Université Laval le 21 octo­bre 2015 à l’occasion du lance­ment du vol­ume 13 (2015) de la revue Rabas­ka con­sacrée à Mar­ius Bar­beau.

rabaska2015_13Présence de Mar­ius Bar­beau – L’invention du ter­rain en Amérique française –  Autour d’un legs cen­te­naire (1914–2014), sous la direc­tion de Jean-Pierre Pichette avec la col­lab­o­ra­tion de Serge Gau­thi­er, Chris­t­ian Har­vey, Bertrand Berg­eron et Jean Simard. Québec, Société québé­coise d’ethnologie, 2015, 403 pages,    30 $ .

Paru égale­ment comme vol­ume 13 (2015) de Rabas­ka, revue de la Société québé­coise d’ethnologie, Québec, 2015. Ce vol­ume spé­cial de Rabas­ka porte le titre Présence de Mar­ius Bar­beau – L’invention du ter­rain en Amérique française –  Autour d’un legs cen­te­naire (1914–2014).

On trou­vera ici le som­maire du livre et les moyens de se le pro­cur­er qui présente les com­mu­ni­ca­tions d’une trentaine de chercheurs du Cana­da, des États-Unis et de France qui ont par­ticipé à un col­loque sur le sujet tenu à Saint-Irénée dans la région de Charlevoix au Québec en octo­bre 2014. Il s’agit d’une syn­thèse majeure sur les travaux de Mar­ius Bar­beau dans la val­lée du Saint-Lau­rent et sur l’impact qu’ils ont eu sur la recherche de ter­rain et sur l’ethnologie des fran­coph­o­nes d’Amérique.

Jean-Pierre Pichette rap­pelle que « Bar­beau fut vraisem­blable­ment celui de tous les folk­loristes et eth­no­logues cana­di­ens qui a con­sacré le plus de temps au tra­vail de ter­rain, par­fois jusqu’à cinq mois par année. Sa col­lec­tion de lit­téra­ture orale fran­co-cana­di­enne en témoigne. Elle compte à elle seule env­i­ron 13 000 chan­sons, dont 6 000 avec la mélodie recueil­lie au phono­graphe, et plus de 300 con­tes con­signés à la sténo­gra­phie ». En plus de ces volets sur la lit­téra­ture orale et l’importance du ter­rain, la pub­li­ca­tion traite égale­ment de la con­tri­bu­tion de Bar­beau dans les champs de la pro­mo­tion et de la mise en valeur du pat­ri­moine matériel et immatériel. Enfin, l’ouvrage porte un regard sur l’impact des travaux de Bar­beau sur les recherch­es actuelles. Il a été pub­lié grâce à la générosité de nom­breux parte­naires men­tion­nés ici.

Organ­isa­teur prin­ci­pal du col­loque et édi­teur de ce vol­ume majeur, Jean-Pierre Pichette a indiqué sa fierté de voir cette pub­li­ca­tion paraître en 2015 « l’année du quar­an­tième anniver­saire de fon­da­tion de la Société québé­coise d’ethnologie, un organ­isme nation­al qui pour­suit fidèle­ment sa mis­sion de pro­mou­voir l’ethnologie de la fran­coph­o­nie nord-améri­caine et de favoris­er la sauve­g­arde et la mise en valeur de son pat­ri­moine eth­nologique, tant sur le plan matériel qu’immatériel ».

Suzanne Marchand présente son rapport Le canotage sur glace au Québec. Photo : Jean-François Blanchette
Suzanne Marc­hand présente son rap­port Le can­o­tage sur glace au Québec. Pho­to : Jean-François Blanchette

Le can­o­tage sur glace au Québec, rap­port final présen­té au min­istère de la Cul­ture et des Com­mu­ni­ca­tions du Québec, Suzanne Marc­hand. Québec, Société d’ethnologie du Québec, mars 2015, 180 pages.

Suzanne Marc­hand présente le rap­port qu’elle a pré­paré grâce à une sub­ven­tion de 40 000 $ du min­istère de la Cul­ture et des Com­mu­ni­ca­tions du Québec (MCCQ), dans le cadre de l’appel de pro­jets en pat­ri­moine cul­turel, afin de parachev­er l’étude sur le can­o­tage sur glace au Québec. En effet, ce pro­jet cher­chait d’abord à combler une lacune doc­u­men­taire dans des régions ciblées : Mon­tréal, Trois-Riv­ières, Port­neuf, Mont­mag­ny, Cap-Saint-Ignace, L’Islet-sur-Mer, Saint-Jean-Port-Joli, l’Île-aux-Coudres, Baie-Comeau et les Îles-de-la-Madeleine. Il visait aus­si à pro­mou­voir la recon­nais­sance et la mise en valeur de cet élé­ment du pat­ri­moine immatériel québé­cois dans les régions étudiées afin d’encourager la trans­mis­sion de la pra­tique de la nav­i­ga­tion en can­ot à glace sur le fleuve Saint-Lau­rent dans tout le Québec. En plus des enquêtes sur le ter­rain et des ate­liers-ren­con­tres auprès des pop­u­la­tions choisies, le pro­jet promet­tait de fournir la doc­u­men­ta­tion essen­tielle à l’élaboration d’une expo­si­tion sur ce thème que le Musée mar­itime du Québec, une insti­tu­tion parte­naire, souhaite tenir à par­tir de ces don­nées. Coor­don­né par Suzanne Marc­hand, le tra­vail a néces­sité le recrute­ment d’une équipe de ter­rain com­posée de Math­ieu Allard, Élise Bégin avec la col­lab­o­ra­tion de Richard Lavoie.

Jean-Pierre Pichette, prési­dent de la SQE, a tenu à men­tion­ner que, « en plus de ses parte­naires – la Chaire de recherche du Cana­da en pat­ri­moine eth­nologique de l’Université Laval et le Musée mar­itime du Québec de L’Islet-sur-Mer –, cette recherche a reçu l’appui entier du Car­naval de Québec et de l’hôtel Fairmont/Le Château Fron­tenac, les Amis de la val­lée du Saint-Lau­rent (AVSL) ain­si que des asso­ci­a­tions sportives en lien avec cette tra­di­tion : l’Association des coureurs en can­ot à glace du Québec (ACCGQ) et le Cir­cuit québé­cois de can­ot à glace (CQCG) ».

Ce rap­port peut être con­sulté aux Archives de folk­lore et d’eth­nolo­gie de l’U­ni­ver­sité Laval.

On rap­pellera que la Société québé­coise d’ethnologie avait déjà mon­tré son intérêt à la dif­fu­sion des con­nais­sances actuelles sur le can­ot à glace par la pub­li­ca­tion du beau livre Nav­iguer en can­ot à glace, un pat­ri­moine immatériel  de Richard Lavoie avec la col­lab­o­ra­tion de Bernard Gen­est, paru aux Édi­tions GID en 2012. planeterebelle_louisfrechette_cd

Con­tes de Louis Fréchette — Un hom­mage à Louis Fréchette, pio­nnier et maître dans l’art de con­ter, sous la direc­tion d’Aurélien Boivin. Mon­tréal, Planète Rebelle (col­lec­tion Mémoires) et Mai­son natale de Louis Fréchette, 2015, 416 pages et CD audio.

Jean-Pierre Pichette présente ce vol­ume, au nom d’Aurélien Boivin : « Il s’agit d’une copro­duc­tion avec la Mai­son natale de Louis Fréchette de Lévis pour célébr­er le 175e anniver­saire de nais­sance de l’écrivain (1839–1908) qui a eu lieu en 2014.

L’ouvrage se divise en trois par­ties regroupant des légen­des et des réc­its fan­tas­tiques tirés de trois recueils de l’auteur : Masques et fan­tômes, Orig­in­aux et détraqués et Con­tes de Jos Vio­lon. Ce Jos Vio­lon était un con­teur de grand tal­ent qu’a con­nu et enten­du Fréchette dans son enfance, et à qui il a voulu ren­dre hom­mage en ten­tant de redire de mémoire ses con­tes tout « en con­ser­vant, autant que pos­si­ble, la couleur car­ac­téris­tique et pit­toresque » de ses nar­ra­tions.

Sur le CD, les con­teurs Joce­lyn Bérubé, Michel Faubert, Jean-Marc Cha­tel, Alex­is Roy et Olivi­er Tur­cotte redonnent vie à leur façon à ces his­toires et à ces per­son­nages et, par là, ren­dent hom­mage à ce pio­nnier et maître dans l’art de con­ter qu’était Louis Fréchette ».

9536_art pop3_webL’art pop­u­laire dans le paysage québé­cois, Adrien Lev­asseur avec la col­lab­o­ra­tion de Jean-François Blanchette. Québec, Les Édi­tions GID, 2015, 347 pages. Ce vol­ume abon­dam­ment illus­tré en couleurs de pièces rarement ou jamais vues du pub­lic est le troisième du col­lec­tion­neur Adrien Lev­asseur. Tan­dis que ses deux pre­miers livres por­taient exclu­sive­ment sur les sculp­teurs en art pop­u­laire, ce vol­ume présente une vue d’ensemble de l’art pop­u­laire québé­cois, tant ancien que con­tem­po­rain. Le matériel de ce livre est organ­isé en cinq chapitres. Après la pré­face, signée par Michel Côté, alors directeur général du Musée de la civil­i­sa­tion de Québec, et de l’introduction, un pre­mier chapitre signé par Jean-François Blanchette, Un brin d’histoire, présente le développe­ment de l’art pop­u­laire québé­cois sur qua­tre siè­cles. Trois autres chapitres por­tent sur des sujets aus­si var­iés que l’art du parterre, les croix de chemin, les courte­pointes et les crèch­es de Noël, pour ne nom­mer que ceux-là. Ils sont regroupés sous les titres suiv­ant : L’art pop­u­laire sur les routes du Québec, L’art pop­u­laire dans nos chau­mières et Les sculp­teurs et les pein­tres auto­di­dactes. Ces textes sont rédigés par Adrien Lev­asseur, à l’exception d’un texte sur les appelants en col­lab­o­ra­tion avec Pierre Ménard et d’un texte sur les tapis cro­chetés de Jean-François Blanchette.

Suit un chapitre bien sen­ti qui rend hom­mage à de grands con­tribu­teurs de l’art pop­u­laire : un hom­mage aux artistes et mem­bres de la famille Bouchard de Baie-Saint-Paul d’Adrien Lev­asseur, ain­si qu’un hom­mage aux frères Bour­gault, fon­da­teurs de la tra­di­tion de sculp­ture sur bois de Saint-Jean-Port-Joli et un autre hom­mage à Georges-Édouard Trem­blay, fon­da­teur d’une école de tapis cro­chetés à Pointe-au-Pic de Jean-François Blanchette. Le livre se ter­mine avec deux sec­tions pour les col­lec­tion­neurs, signés par Adrien Lev­asseur, Quelques élé­ments impor­tants pour éval­uer une pièce et Quelques con­seils de con­ser­va­tion, suiv­is de trois réper­toires dont le pre­mier est un out­il essen­tiel de référence, le Réper­toire des sculp­teurs, gosseux, paten­teux, chef‑d’oeuvreux du Québec (1825–2015), le Réper­toire des artistes autres que sculp­teurs présen­tés dans le tome 3 et le Réper­toire des sculp­teurs d’appelants.

LivreDeMartinBouchardLéon Bouchard, sculp­teur du Lac-Saint-Jean – « Un jour les pier­res vont par­ler », Mar­tin Bouchard, pré­face de Jean-François Blanchette. Mon­tréal, Mar­cel Bro­quet, 2015, 103 pages. Cet album touchant présente les témoignages de la famille de Léon Bouchard recueil­lis et présen­tés par son fils Mar­tin. Il est abon­dam­ment illus­tré de pho­togra­phies d’œuvres de l’artiste.

Dans la pré­face, Jean-François Blanchette écrit : « Le lecteur décou­vri­ra ici un bon père de famille du XXe siè­cle, à pre­mière vue sem­blable à bien d’autres pères de famille de nos régions de coloni­sa­tion qui ont con­tribué au développe­ment du ter­ri­toire en s’y implan­tant avec leur famille nom­breuse, pous­sant la forêt chaque jour un peu plus loin pour la rem­plac­er par une civil­i­sa­tion fière de ses réal­i­sa­tions.

Léon Bouchard savait d’où il venait et il était fier d’avoir réus­si à élever sa famille, à tra­vers les dif­fi­cultés d’une époque qui a vu les dévas­ta­tions causées par de nom­breuses guer­res, dont la Deux­ième Guerre mon­di­ale, et les grands change­ments soci­aux économiques qu’a apportés la course effrénée vers la moder­nité. Léon, pour qui le tra­vail fai­sait par­tie des exi­gences de la vie, ne pou­vait imag­in­er pren­dre sa retraite et « envis­ager une vie oisive à regarder l’hiver pass­er par la grande fenêtre de la cui­sine», nous racon­te Mar­tin. C’est pour témoign­er de son époque et célébr­er les grands événe­ments de sa vie que Léon Bouchard décide de racon­ter ses mémoires dans le bois et le roc de sa terre à bois sise à Sainte-Hed­wige, un mod­este et joli vil­lage au coeur de la vaste région du Lac-Saint-Jean. Il y crée Le Petit bon­heur, un domaine où il sculpte des rochers et des racines tirées du sol qu’on décou­vre avec émo­tion dans les nom­breux sen­tiers qu’il y a amé­nagés. Voilà ce qui le dis­tingue des autres hommes de son époque ».

Image à la Une : De gauche à droite, Jean Simard, maitre de céré­monie, Jean-Claude Pichette, prési­dent de la SQE et Georges Gau­thi­er-Larouche, cofon­da­teur de la SQE. Pho­to : Jean-François Blanchette.